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Jeux Olympiques de Paris - Trois tendances dont il faut tenir compte

L'impact des événements sportifs sur les performances hôtelières a été largement documenté récemment. Tous les regards sont désormais rivés sur les Jeux olympiques de cet été, qui se dérouleront à Paris du 26 juillet au 11 août, 100 ans après les derniers Jeux organisés en France.

En utilisant nos données Forward STAR ainsi que nos analyses de prévisions et ceux de Tourism Economics, trois tendances se dégagent à seulement six mois de l’arrivée des athlètes, entraîneurs, spectateurs et des médias pour ce "méga-événement".

Plus de la moitié des chambres d'hôtel sont déjà réservées et l'impact sur les réservations d'hôtels à Paris est déjà évident. Au 1er janvier, le taux d'occupation prévu est déjà supérieur à 50% pour presque toute la période de l'événement. Le pourcentage le plus élevé de réservations de chambres se situe actuellement pour le week-end du 2 au 3 août, avec 59,2% sur chaque nuitée. Une augmentation considérable pour Paris à ce stade de l'événement, surtout par rapport à la même période l'année dernière, où les nuitées en question n’atteignaient que de 5,0% et 4,5% respectivement. À ce jour, le dimanche 11 août, correspondant au dernier jour des JO, est la seule période où les taux de réservations s’affichent inférieurs à 50% (46,4%).

Naturellement, à mesure que l'événement approche, les niveaux de réservation continueront d’augmenter. Dans l'ensemble, l'occupation parisienne en août (catégories luxe et haut de gamme) est prévue à 72,6%, ce qui représenterait une augmentation de 9,1% par rapport à 2023. Le taux d'occupation de juillet lui est prévu à 77,2% (-0,5%), ayant moins de dates majeures avec une demande très poussée.

D’un point de vue plus global, la région Île-de-France connaît également des hausses importantes du taux d'occupation prévu. Les niveaux les plus élevés (au 1er janvier) se sont actuellement au samedi 3 août (44,9%) et au dimanche 28 juillet (43,5%). À la même période l'année dernière, les réservations pour ces nuitées n'étaient que de 5,3% et 3,9% respectivement.

Les hôtels de luxe et haut de gamme se démarqueront en termes de prix moyen journaliers (ADR).

Paris prévoit une hausse significative des prix moyens (ADR) en juillet et août. L'impact sera particulièrement important dans les catégories luxe et haut de gamme, avec des augmentations prévues de +8,7% et +72,7% respectivement.

Cette flambée des prix pendant les Jeux olympiques s'inscrit dans la lignée des précédents Jeux (hors pandémie) - Pékin, Londres et Rio de Janeiro. À Londres, la croissance de l'ADR a été encore plus marquée à la suite du rebond post crise financière mondiale.

Sur ces trois marchés, l'impact de l'ADR a marqué la moyenne annuelle, alors que du point de vue des taux d'occupation, la moyenne a en réalité diminué. Cette baisse du de fréquentation s'explique par le fait que de nombreux voyageurs qui se rendent habituellement sur le marché préfèrent éviter la destination en raison de la perception des grandes foules et surtout de prix élevés. Les autres événements porteurs de demande sont également moins fréquents pendant la période.

Portés par la hausse des prix moyens, l’impact sur le revenu par chambre disponible (RevPAR) a également été vu chez les hôtes précédents. Nous prévoyons un scénario similaire pour Paris cette année.

Un rythme d'ouverture d'hôtels moins soutenu devrait favoriser les taux d'occupation.


En effet, l'offre hôtelière est un facteur crucial à analyser lors de méga événements. De nombreuses villes hôtes voient fleurir de nouveaux établissements, attirés par la forte demande et l'opportunité de mettre en valeur leur établissement sur le long terme.

Le cas de Paris s'annonce toutefois différent. L'offre actuelle compte 90 712 clés. Seules 970 clés supplémentaires devraient ouvrir avant le début des Jeux olympiques, soit une augmentation modeste de 1.0%.

La croissance de l'offre hôtelière parisienne a même ralenti durant les années précédant les J.O, ce qui renforcerait les attentes d'un taux d'occupation plus ou moins soutenu pendant la période de l'événement.

Le niveau inhabituellement bas de l'activité du pipeline parisien est particulièrement visible lorsqu'on le compare à ce qui a été observé sur d’autres villes en amont de J.O. En ce qui concerne les ouvertures d'hôtels à Londres, 4 554 chambres d'hôtel supplémentaires sont arrivées entre janvier et juillet 2012. Une situation similaire a été observée à Rio, où 4 194 chambres ont été ouvertes dans les six mois précédant les jeux de 2016. Un nombre impressionnant avec plus de 22 150 chambres a été ajouté à l'offre hôtelière Pékinoise entre janvier et juillet 2008.

En clair, l'arrivée limitée de nouveaux hôtels à Paris par rapport aux J.O précédents devrait jouer un rôle clé dans le maintien d'un taux d'occupation élevé pendant la durée. Cela constituerait une bonne nouvelle pour les hôteliers parisiens qui pourront potentiellement bénéficier de tarifs plus élevés et d'une augmentation de leur chiffre d’affaires.


À ce jour et selon Le Monde, plus de 7 millions de billets pour les JO ont été vendus. Une plateforme de revente devrait également être lancée au printemps, ce qui pourrait encore faire grimper le nombre de visiteurs.

Dans l'ensemble, à six mois de l’été, le monde a tourné la page de la pandémie et les hôteliers parisiens s'attendent à un été fructueux grâce à des prévisions de prix moyen relativement (ADR) élevées.

De plus, au-delà des JO, le marché devrait continuer de recevoir de nombreux visiteurs grâce à la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris prévue en décembre. Avant sa fermeture en 2019, ce monument emblématique attirait 30 000 visiteurs par jour, soit 13 millions par an.

Une période estivale et fin d’année dynamique, qui devrait apporter encore de la croissance pour cette année 2024!